Cet article s’adresse aux couples qui comme nous on décidé de vivre en voilier avec un bébé !
Je vous partage les trucs et astuces qui nous ont aidé à faire vivre et occuper un enfant de ses 6 à ses 22 mois sur un bateau. Après presque 2 ans de voyage j’espère pouvoir éclairer les parents qui se préparent à vivre quelques années en mer.

Tout d’abord, RIEN n’est indispensable ! Alors partez l’esprit libre et tranquille ! La plupart du matériel dont vos copains vous diront que c’est “hyper important, tu rigoles”, on s’en passe très bien. Mais entre le royaume de l’inutile et les objets qui rendent services à bord, voici mon tri !

Un transat / un siège

Jusqu’à 8 mois environ ça nous a été bien utile. Un petit transat d’occasion qu’on a calé sur le sofa, coincé avec la table du carré. D’abord ça lui permet de nous voir dehors tout en restant en bas en sécurité. Il peut jouer tout seul si vous faites pendouiller des trucs au dessus de sa tête. Ensuite, ça nous permettait de le caler pour lui donner à manger. Même au près!

Passé 8 mois on l’a mis dans un petit siège Bumbo dans lequel il est assis droit et bien maintenu. Avoir un siège ou s’en fabriquer un, je peux vous dire que c’est vraiment utile pour le faire manger ! Sinon il se carapate, trouve toujours une occupation pour s’éloigner de l’assiette. Nos copains sur Karemo on fabriqué un petit siège table avec les restes d’un placard en bois dont il ne se servait plus. Ça marche aussi ! Il simplement que ce soit bien stable et facilement nettoyable.

 

Une cabine douillette pleine de coussins

Sa cabine c’est son univers, là ou il va passer le plus clair de son temps avec le cockpit. On a décidé de faire un aménagement réversible, de manière à pouvoir donner la cabine à un adulte si besoin. On a pris les deux coussins qui servent normalement à constituer le lit du carré pour rétrécir son lit : un coussin de chaque côté, et un coussin d’allaitement ( avec des billes dedans ) pour lui permettre de se caler en navigation si besoin. Au fond, toutes nos voiles. Rien qui puisse gicler des équipées pour ne pas lui faire mal, rien qui ne puisse lui tomber dessus. Jusqu’à 8 mois, on utilisait une toile anti-roulis qu’on avait fabriqué avec de la toile micro-perforée, afin de barrer la sortie du lit et l’empêcher éventuellement de tomber.
Je vous rassure, un bébé ne tombe pas plus d’un lit en mer que d’un lit sur terre. Même en navigation, il sait se caler dans les coussins pour trouver sa position. Dormez tranquilles !

Un gilet de sauvetage / brassards / Harnais

Pour les très très petits, il n’existe pas de gilets adaptés. Le plus petit que nous aillons trouvé c’est Plastimo pour 3-8kg. Ça reste un peu grand avant l’âge d’un an et pas très adapté mais mieux que rien. A savoir que la plupart des accidents de noyades ont lieu dans les ports et aux mouillages quand on relâche l’attention…et non pas en navigation. Nous avions fabriqué un petit harnais pour qu’il puisse rester avec nous dans le cockpit en navigation tout en étant libre de gambader. Bilan : des crises de nerfs parce qu’il se prenait les pieds dans la longe, se sentait entravé. Mon avis c’est que ce n’est pas très adapté pour les tout petits. En revanche, j’ai eu des échos favorables pour des jeunes ado car ils se sentent au contraire hyper libres et autonomes avec leur harnais.
Ce que nous avons constaté, c’est que le bébé peut rester dans le cockpit avec nous tant que la navigation est simple et calme. Quand vous êtes au près serré dans des vagues de 3m, vous n’avez aucune envie de le voir dans le cockpit 🙂 Il sera bien mieux en bas avec ses jouets, d’ailleurs si ça penche lui il s’en fout!

A partir de 9kg, les brassards sont vraiment indispensables. Ceux de Décathlon, pourtant prévu pour 11-30kg, sont très costauds et adaptés. L’enfant préfère ses brassards au gilet de sauvetage pour la plage et même à bord, au mouillage : plus facile à porter, plus facile pour nager. On peut les mettre dès qu’on pars en annexe mais soyez à côté et vigilent car un brassard a vite fait de se faire la malle après un plongeon ! Les 3 fois où Laszlo a faillit se noyer c’était :
– assis au bord de l’eau à 8 mois avec de minuscules vaguelettes. L’une d’elle l’a un peu déplacé en avant, il a perdu la position assise pour finir la tête la première dans l’eau.
– Il s’est trop penché de l’annexe en marche, il est tombé alors qu’il n’avait ni brassards ni gilet. Heureusement il a flotté grâce à une petite combinaison néoprène qu’il portait…mais face dans l’eau.
– encore une fois de l’annexe, alors qu’on déchargeait les courses sur le bateau au mouillage. On n’a plus fait attention à lui, il s’est encore penché et s’est retrouvé dans l’eau.
Bon après ces frayeurs, on lui a systématiquement mis des brassards ou son gilet sans y réfléchir. Et il s’en accommode très bien, car pour lui ça veut dire plus de liberté. Attention toutefois, si vous êtes au port et souhaitez avoir l’esprit plus tranquille, c’est indispensable de l’équiper de son gilet.

Combinaison

Le soleil tape toute la journée en mer ! Plutôt que de le tartiner de crème chimique à longueur de journée, une bonne combinaison néoprène ou un lycra shorty feront l’affaire ! Il se sentent bien dedans, ça leur tient chaud quand ils passent des heures dans l’eau et les protègent. On a constaté que les lycra s’élargissent assez vite contrairement au néoprène qui tient plus dans le temps ( et qui lui permet de flotter un peu dans l’eau !)

Poussette / Manduca / porte bébé

Les poussettes c’est encombrant. Mais une petite poussettes canne c’est bien utile pour se balader une fois à terre ! Pensez y ! Parce que quand il fait 6 kilos et qu’il ne marche pas, vous pouvez le porter dans un Manduca ou une écharpe. Dès qu’il se met à gambader, c’est dur pour lui de supporter ce collé serré avec les parents. La plus petite poussette qu’on ait trouvé se plit en un carré d’à peine 30 x 18 x 35 cm, c’est une Pocket +. On l’a trimbalé sur des trottoirs pourris, des chemins de terre, des routes mal goudronnées, et on est toujours épatés de la voir en état de marche ! Bien que Laszlo ait 2 ans, on l’utilise encore pour faire de longs trajets en ville, ou quand on sort le soir car il peut dormir dedans.
En cours de route on a acheté un sac à dos de rando porte bébé, utile dès qu’il pèse plus de 8kg pour partir en rando la journée. Utile mais pas indispensable, là encore un Manduca peut faire l’affaire bien que ce soit un peu plus inconfortable pour lui ( et pour vous, car il va vous tenir chaud ! )

Les couches

Les couches, vous en trouverez partout tout le temps ! A savoir qu’elles sont nettement moins chères aux Canaries qu’ailleurs, si vous voulez faire du stock.
En revanche, une couche ça prend de la place dans la poubelle et ça pue… Je vous avoue qu’on a très souvent opté pour le cul nu dans le cockpit, parce qu’un caca ou un pipi se nettoient très bien avec un sceau d’eau 🙂 Pour les grandes traversées, on lui a mis des couches lavables en journée, et une couche jetable la nuit. C’est pas si contraignants finalement quand on n’a que ça à faire 🙂 On jette le gros à la mer ( de même avec les jetables ) puis on laisse traîner la couche derrière le bateau accrochée à un bout. Une petite lessive à l’eau de mer, rinçage avec un peu d’eau douce pour lui épargner les fesses, et le tour est joué.

La nourriture

Si vous l’allaitez, c’est un plus car pas besoin de préparer quoi que ce soit ! Ceci dit, ça va assez vite de faire cuire et d’écraser quelques légumes. On lui a fait des soupes jusqu’à 7-8 mois, ensuite il mangeait comme nous.
Le top 10 des trucs à avoir à bord pour un enfant lors des grandes nav : compote de pomme, kiri, petits gâteaux secs pour le goûter, boite de petits pois, d’épinard, d’haricot, et des patates car ils adorent ça en purée ou sautées.

Pique nique à Playa Cantera – Canaries

Pour ce qui est du lait, on a toujours trouvé du lait pour enfant dans tous les pays où l’on est passé. Mais après 1 an, on peut lui donner en réalité du lait en poudre basique ou du lait de vache en brique. Le lait est poudre est beaucoup plus facile à stocker que du lait à mettre au frais. Puis ça ne coûte presque rien.

On s’est pas mal inquiété pour l’eau avant de partir. Est ce qu’il va boire l’eau des cales ? Est ce qu’on prend de l’eau potable pour lui ? La réalité c’est que tout au long du voyage son estomac, comme les nôtres, s’est habitué à l’eau des différents pays qu’on a traversé. La plupart des ports proposent de l’eau potable, et nous traitions les cuves d’eau au cas où. Le seul endroit un peu touchy était le Cap Vert, car l’eau se fait parfois auprès des robinets des locaux qui ont l’estomac bien accrochés. On a tous eu la diarrhée pendant 10 jours là bas, Laszlo compris, puis c’était fini. Immunisés !

Les jeux

Un enfant s’amuse avec tout ce qu’il trouve ! Pas besoin de jeu compliqué ou encombrant. On a remarqué que les livres sont très appréciés, notamment pendant les grandes navigations. On remercie d’ailleurs ceux qui nous ont offert des livres sonores, car Laszlo les a écouté 3h par jour pendant la transat. On priait pour qu’il y ait des piles jusqu’au bout du voyage ! En parlant de ces piles, en dehors de l’Europe on a eu un mal fou à en trouver car leur format n’est pas très standard. Ne comptez pas dessus ad vitam.
Une bassine à remplir d’eau, ça c’est un bon investissement ! Cette bassine pourra vous servir pour plein de choses en plus : faire les lessives, décortiquer des poissons, stocker des langoustes… Laszlo passe presque 3h par jour en navigation à jouer avec cette bassine. Pareil au port.

La trousse à Pharmacie

Il vaut mieux voir ça avec un pédiatre avant de partir ou tout simplement en contactant le CHU de Toulouse, plus précisément leur Centre de Consultation Médicale Maritime (CCM). Ce qu’on nous a dit, mis à part les vaccins qui doivent être à jour, c’est que le plus grave chez un bébé c’est les grosses diarrhées avec déshydratation intense. Il existe des antibio assez puissants, je conseille de les embarquer. A savoir également : les enfants comme les adultes tombent très peu malades en mer…il n’y a pas de microbes ! C’est au contact des population locales qu’on peut attraper des trucs. Comme un impétigo bulleux pour Laszlo et les enfants de Karemo au Panama. Heureusement, ils ont pu être traités par des antibio trouvé dans un dispensaire grâce à nos copains Karemo !